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À notre ami Thierry Verhelst

Hommage et reconnaissance

Une histoire de sa vie spirituelle et de son engagement pour le sud

Une histoire de sa vie spirituelle et de son engagement pour le sud

portrait par Nathalie Calmé

Si le parcours de Thierry Verhelst l'a conduit, géographiquement, de la Belgique à l'Inde - en passant par l'Ethiopie, le Brésil, l'Algérie ou les Etats-Unis -, sur le plan spirituel, il nous mène aux rivages de l'un des plus anciens christianismes, celui des Gaules. Prêtre d'une petite communauté orthodoxe de Bruxelles, qu'il anime avec sa femme Roseline, Thierry Verhelst est aussi un homme d'action. Juriste international et enseignant spécialisé dans les questions de développement et les rapports Nord-Sud, il a milité au sein de diverses ONG. Un engagement qui lui a permis de mieux saisir les enjeux du temps présent, notamment ceux se rapportant aux liens entre spiritualité, politique et développement. On pourrait croire qu'entre la liturgie de Saint-Germain - celle de l'antique Eglise des Gaules - et les engagements sociaux dans lesquels il s'investit, il existe une certaine distance. Mais il estime que si la vie spirituelle est l'âme de l'engagement social, l'action humaine est le lieu où se manifeste la spiritualité.

 

Il peut sembler étrange de relier christianisme orthodoxe et tradition des Gaules. Habituellement, l'orthodoxie renvoie au monde de l'Europe centrale et orientale. Pourtant, Thierry Verhelst est bel et bien prêtre dans la paroisse orthodoxe belge qui a pour saints patrons Athanase (l'Égyptien du IVe siècle) et Amand (un « Européen » du VIIe). Cette communauté paroissiale relève de l'Église Orthodoxe des Gaules, elle-même dans la communion des Églises orthodoxes occidentales.

« Elle se compose principalement, nous explique-t-il. d'Européens de l'Ouest en recherche de sens qui ont trouvé dans le christianisme orthodoxe la source d'Eau Vive, et dans cette paroisse un lieu d'approfondissement personnel, de fraternité spirituelle et de beauté. L'orthodoxie tente de conserver l'esprit de la grande Tradition spirituelle du christianisme des origines. Celles et ceux qui composent cette paroisse partagent avec tous leurs frères orthodoxes ce qu'on a souvent appelé la "théologie mystique des Églises d'Orient" et la spiritualité des Pères du désert. En plongeant ainsi leurs racines dans la spiritualité des premiers siècles, ils découvrent concrètement combien est vivifiante cette Tradition. Les chrétiens orthodoxes ont certes bien des choses à apprendre de leurs frères catholiques et protestants, mais ils peuvent aussi leur transmettre leur manière à eux d'aborder le sacré et l'anthropologie holistique corps-âme-esprit, une spiritualité cosmique, le goût de la liturgie, des icônes et de la méditation (notamment la Prière du cœur). »

S'enraciner dans une Tradition locale

Si le fait d'être prêtre correspond à une action de nature spirituelle, elle relève aussi d'une fonction dans l'institution ecclésiale. Or, Thierry Verhelst est un prêtre qui se dirait volontiers anticlérical. Il considère que la sacralisation outrancière des institutions ecclésiastiques, l'infantilisation des fidèles par des clercs tout-puissants et des catéchismes dogmatiques et culpabilisateurs, ainsi que les privilèges politiques et sociaux peu évangéliques qui prévalaient en chrétienté depuis Constantin constituent de terribles dérives. Peu d'institutions religieuses en sont à ce jour totalement revenues. Jésus avait cependant combattu avec ardeur l'arrogance des notables religieux et leurs abus de pouvoir. C'est d'ailleurs le Temple, les responsables de la religion, qui l'ont fait mourir. Il estime, avec son ami Raimon Panikkar, que les grandioses et grandiloquentes institutions ecclésiastiques actuelles sont appelées à mourir pour que l'Eglise mue, « ressuscite », en diverses petites communautés décentralisées, œcuméniques, pauvres et mystiques. On verrait alors, pour citer le prêtre orthodoxe russe Alexandre Men que « l'histoire du christianisme ne fait que commencer ». Thierry Verhelst a vécu dans son for intérieur la tension existant entre spiritualité et institution.

Hormis quelques notables et heureuses exceptions, la quête menée au sein de son Église Orthodoxe Occidentale n'est pas comprise par les hiérarchies relevant des grands patriarcats orientaux. Ceux-ci éprouvent encore du mal à accepter que naisse et se développe une orthodoxie locale qui soit également enracinée dans la mémoire spirituelle et culturelle de l'Europe de l'Ouest. Or. l'Église Orthodoxe des Gaules précise que le projet de constitution d'Églises orthodoxes occidentale-* est un projet qui possède toute une légitimité spirituelle. Les initiateurs de cette nouvelle dynamique rappellent : • Nous reconnaissons aussi avoir reçu notre filiation spirituelle de la tradition des saints de Provence, des martyrs des Gaules, de notre père saint Irénée de Lyon, des pères du monachisme gaulois : saint Martin, saint Jean Cas-sien et les pères de Lérins : saint Honorât, saint Vincent, saint Césaire... les saints pères du Jura et les missionnaires irlandais : saint Colomban et saint Gall, saint Amand et sainte Gertrude et tous les autres. Nous nous proposons de participer à la restauration de l'Eglise orthodoxe occidentale, et spécialement de l'Église Orthodoxe des Gaules, dans ses institutions, sa spiritualité et dans ses usages, en particulier dans ses usages liturgiques, et notamment dans l'usage du rite des Gaules, car comme le dit le pape saint Grégoire le Grand : "Là où règne l'unité de la foi, des usages liturgiques différents ne sauraient être dommageables à l'Église". »

Il n'y a aucune « nostalgie » dans cette démarche spirituelle. Profondément traditionnelle, au sens où elle s'enracine dans une antique filiation, elle est aussi ancrée dans le monde d'aujourd'hui, attentive, en particulier aux exigences de silence, de contemplation et de lâcher-prise de nombreux Européens. C'est la raison pour laquelle la communauté paroissiale Saint Athanase et Saint Amand organise un temps de méditation toutes les semaines.

Thierry Verhelst explique : « Face au stress qui nous enchaîne et au mal-vivre qui étreint notre société d'abondance, faire silence... Entrer dans un chemin de pacification et de libération profonde. Il s'agit d'un lâcher-prise pour parvenir à l'écoute intérieure. Quitter notre "conscience-flèche" volontaire pour acquérir une "conscience-coupe", dans l'humble confiance en Dieu, la disponibilité et l'écoute. Beaucoup de chrétiens pratiquent cette méditation, appelée oraison par les catholiques, et par les orthodoxes Prière du Nom ou Prière du Cœur, dans l'esprit de l'hésychasme (du grec hésychia, silence, paix). Ils posent sur l'expir le nom de l'homme-Dieu Jésus-Christ. Marie sa mère est l'archétype de la méditation, celle qui sut dire "amen", se faire coupe pour qu'advienne Dieu dans sa chair et dans le monde. De même, la méditation vise à diminuer notre petit ego superficiel et bruyant afin de devenir le lieu de la Rencontre. Faire de notre "cœur brûlant" une crèche... Dans un monde de bruit et de fureur, d'injustice et de destruction de la création, cette expérience méditative rejoint celle des mystiques, ceux d'Orient comme ceux d'Occident. »

Les sources d'une vie spirituelle, entre Orient et Occident

L'expérience spirituelle de Thierry Verhelst n'est pas solitaire mais solidaire. Les amitiés spirituelles qui accompagnent sa vie sont nombreuses. L'une des plus marquantes est celle d'Alphonse et Rachel Goettmann et du Centre Béthanie. Ecoutons Pascal Sauvage qui est diacre dans la même Église que Thierry Verhelst. nous présenter ce centre : « Fondée pour être au service de tous ceux qui veulent aller sur les "Chemins de la Profondeur", Béthanie est l'enfant, l'œuvre, la vie d'Alphonse et Rachel Goettmann.

Quand il y a trente ans l'appel les a saisis, l'exode des jeunes vers Katmandou battait son plein. La remise en question des Églises et donc du message du Christ, tout du moins tel qu'il était transmis, était patent. Pour Alphonse et Rachel, dont l'expérience profonde était d'abord l'amour du Christ, il fallait réagir, dire au monde que le christianisme n'a pas seulement à proposer "un piétisme sentimental et un moralisme méchant" tel qu'il est perçu plus ou moins confusément dans la conscience de l'homme d'aujourd'hui, mais qu'il est possible de retrouver et de vivre l'immense patrimoine spirituel du message du Christ, du judaïsme qui l'a précédé et enfanté, des Apôtres et des Pères de l'Eglise qui l'ont continué et porté jusqu'à nous.

C'était leur expérience profonde, c'est devenu aussi leur mission. Dans l'ouverture et le respect à toutes les grandes Traditions, mais sans aucun syncrétisme, sans aucune confusion, Alphonse et Rachel proposent à Béthanie cette réponse expérimentale de la Tradition chrétienne face au sentiment de non-sens et d'absurde que nos contemporains vivent de plus en plus. »

Thierry Verhelst n'a pas rencontré cette spiritualité chrétienne si particulière sans détours. Sa vie n'a pas été un long fleuve tranquille. L'Inde fut l'une de ses haltes, et il y eut avant cela la fréquentation des écrits d'Emmanuel Mounier, de Taizé et de Marcel Légaut Mais il s'était progressivement éloigné de la pratique religieuse, voire du christianisme, même s'il restait fasciné par les théologies latino-américaines de la libération et par des figures emblématiques comme Hel-der Camara, qu'il alla voir à Recife.

On comprendra que la foi chrétienne de Thierry Verhelst est irriguée par une multitude de rivières spirituelles. Pour user d'une métaphore, nous pourrions comparer cet engagement à l'écoulement d'un fleuve Or, l'origine d'un fleuve, son commencement, est toujours au pluriel : c'est à partir de nombreuses sources que le flux du fleuve s'écoule. Cette diversité n'est pas un syncrétisme mais l'expression d'une vie complexe. Le principal contexte dans lequel elle a pu voir le jour est la rencontre de personne à personne, au cœur d'engagements spirituels et sociaux. Mais nous voudrions, ici, valoriser un lieu et même, pour continuer notre métaphore, un fleuve : le Gange.

L'Inde a constitué, dans sa vie, un lieu propice à l'expérimentation spirituelle. Thierry Verhelst raconte : « La perception sacrée de la vie m'a saisi au plus profond lorsque j'étais à Bénarès, méditant sur les ghats, ces marches qui descendent vers le fleuve et où les hindous procèdent à la crémation de leurs défunts. Au petit matin, alors que la grosse boule orange du soleil montait avec majesté sur la plaine encore brumeuse, des priants, le corps plongé à mi-taille dans les eaux sacrées du fleuve, se livraient à leurs ablutions. Leurs gestes me semblaient étrangement justes et d"une grande beauté. Ils entamèrent la cantillation des Védas et confièrent ensuite leur offrande au fil de l'eau. Voilà que glissait sur la surface de Ganga une feuille ornée de quelques grains de riz, de trois pétales de fleurs écarlates et d'une loupiote. Ce fut pour moi une expérience fondatrice. Je compris, non de la tête mais comme dans un frémissement intérieur, la puissance du rite "terrible et fascinant", quand l'homme sait dépasser la routine utilitaire et découvre une autre partie de son identité. »

Comme de nombreux Occidentaux, Thierry Verhelst a pu goûter à la singulière spiritualité de Bénarès, pénétrer dans l'atmosphère fiévreuse fervente d'une religiosité dédiée à Shiva. Au cours de son pèlerinage à Bénarès, il ne deviendra pas hindou, mais il fécondera sa quête spirituelle en christianisme par l'extraordinaire esthétique des rituels et l'intensité émotionnelle de la foi des pèlerins. « Lors de cet éveil liturgique, nous dit-il, que j'ai vécu à Bénarès quand les brahmines faisaient les ablutions le matin et offraient à l'eau une feuille d'arbre, des pétales de fleurs, en répétant les Védas, j'ai été pénétré par un saisissement de nostalgie et de jalousie. Pourquoi ont-ils cette beauté et pas la religion catholique ? »

Sa rencontre avec l'hindouisme, puis avec le bouddhisme, ne s'est pas limitée à une vague sympathie. Il a expérimenté des arts majeurs de la spiritualité indienne, en particulier la méditation et le yoga, notamment grâce à son épouse elle-même professeur de yoga. Il côtoya Raimon Panikkar, né d'un père hindou et d'une mère catalane, philosophe des sciences et théologien audacieux, qui a lui-même rencontré swami Abhishiktananda (le père Henri Le Saux), l'un des principaux initiateurs d'une spiritualité chrétienne révélée dans l'une de ses facettes les plus riches grâce à l'éclairage de la mystique hindoue de la non-dualité (advaïta), et fondateur d'un ashram chrétien. Raimon Panikkar a élaboré une théorie du moine comme archétype universel. Cela touche Thierry et Roseline Verhelst, d'autant plus que leur fille Barbara a décidé de prendre le voile et de vivre en moniale orthodoxe au sein de la communauté de Béthanie. Par delà les formes religieuses, les langages particuliers, les géographies singulières, il existerait une sorte de paradigme commun, transreligieux : la voie monastique (au sens de monos, être « un »). Thierry Verhelst sera, dans son parcours de vie, très attentif à cette dimension universelle du sacré.

L'Inde, c'est aussi Gandhi, personnage à l'image de tout un continent. Immense, il a incarné les espoirs de toute une nation plurielle, mobilisant les hindous et les musulmans, les sikhs et les bouddhistes. Au-delà même de l'Inde, Gandhi, est devenu figure de l'humanité. Thierry Verhelst a été sensible à ce personnage, notamment par le fait que le Mahatma a toujours refusé la dissociation de la vie intérieure et de l'engagement social, de la spiritualité et de la politique, de la mystique et de la quête de justice. « Il n'y a pas de dichotomie, nous dit-il, entre la politique et le sacré. Je lis, relis et médite Gandhi. Il est vraiment un prophète pour le XXIe siècle. Celui qui croit que la religion et le politique (au sens du souci du bien commun) sont séparés n'a rien compris, ni à la religion, estime Gandhi, ni non plus au politique. Puisque l'amour du prochain est un élément constitutif de la foi chrétienne, il ne peut se limiter aux relations interpersonnelles. L'amour implique un engagement dans la Cité. »

Les racines sacrées d'un engagement pour la justice

La relation de la spiritualité et du politique est pour le Réseau Sud-Nord - Cultures et Développement résolument humaniste, éloigné de tous les fondamentalismes, qu'ils soient religieux ou idéologiques. Le travail au sein de ce réseau assez unique en son genre sera une formidable occasion d'expérimentation de cet humanisme spirituel, en particulier le projet intitulé « Ailes et Racines » consacré aux sources spirituelles de l'engagement social et politique. Ce projet a mobilisé durant plusieurs années de nombreux acteurs de plusieurs continents : syndicalistes, leaders de mouvements paysans, militants politiques, féministes, écologistes, défenseurs des droits de l'homme... qui avaient en commun de vivre leur engagement à partir d'une source spirituelle. « Le Réseau, nous explique Thierry Verhelst, n'avait pas de message préconçu à faire passer, au-delà de l'importance que revêt à nos yeux le dialogue sur les questions Je sens et de motivation profonde. Nous appelions ces questions "Spiritualité" ou "Sources d'inspiration". Nous pensions que, sans spiritualité, l'action s'essouffle ou est menacée de perversion du sens. Il y a l'image qu'on a de soi et qu'on désire donner aux autres, l'avidité du pouvoir, du prestige, de l'argent... Les acteurs sociaux ne se sentent-ils pas souvent dispersés par un activisme débordant, surtout dans les pays industrialisés ?

Une relation décontractée avec d'autres militants, venus du Sud et sachant expliciter leur enracinement dans l'une ou l'autre spiritualité, devait pouvoir les aider à se ressourcer. Quand Martin L. King s'écriait "We have a dream", il faisait référence à son rêve, bien sûr, c'est-à-dire une réflexion sur le racisme et la non-violence. Mais derrière ce rêve, il y avait un feu intérieur, un souffle, une énergie motrice. C'est cette énergie-là qui constituait l'objet de notre projet. Concrètement, nous proposions de mettre en relation des acteurs du Sud et du Nord de la planète pour un partage d'abord sur leur vécu, ensuite sur leurs réflexions. »

Le Yin-Yang des cultures de l'humanité

L'un des grands acquis des philosophies orientales, notamment de l'Inde, du bouddhisme et du taoïsme, est la non-dualité. « Celle-ci est d'ailleurs présente dans la tradition chrétienne prémoderne, mais fut progressivement occultée par la rationalisation de la foi », précise Thierry Verhelst qui ajoute qu'un des aspects les plus néfastes de la pensée moderne est le dualisme. « Le dualisme constitue à mes yeux l'un des principaux problèmes d'aujourd'hui, parce qu'il sépare les hommes de la nature et de Dieu, et les entraîne dans une compétitivité devenue obsessionnelle. Sur le plan de la connaissance, il analyse (ce qui est utile), puis il oppose, versant trop souvent dans des dichotomies réductrices. Le dualisme pense en terme de "ou bien ceci, ou bien cela", alors qu'il est quelquefois sage d'envisager le "et ceci, et cela" ».

De cette approche résulte le questionnement suivant : au lieu d'opposer tradition et modernité, pourquoi ne pas aborder les différences de mentalités et d'attitudes en termes de complémentarité. Force est de constater qu'il existe des cultures davantage « masculines » (yang), à savoir principalement la modernité occidentale avec son efficacité et sa propension à maîtriser et à organiser, et des cultures davantage « féminines » (yin) et plus orientées vers l'harmonie, l'interdépendance et le détachement. On retrouve celles-ci. sous des formes plus ou moins métissées et renouvelées dans de larges secteurs des pays du Sud.

Thierry Verhelst livre ainsi l'essentiel de ses conclusions après des décennies de travail sur divers continents : l'Occident est devenu trop yang, cérébral,individualiste, matérialiste. La modernité renferme certes un idéal précieux, dont l'émancipation personnelle, ainsi que d'autres trésors, mais elle a aussi entraîné des phénomènes délétères, telle que l'objectivation marchande. L'homme moderne est désenchanté. Il en souffre. Il lui faut retrouver sa part manquante en se laissant inspirer par les cultures des sociétés restées plus proches de leur tradition. En revanche, les cultures traditionnelles sont parfois trop yin, quand la chaleur du groupe entrave l'émergence de l'individu et que le passé freine le changement. Elles gagneraient à développer leur côté yang au contact de la modernité occidentale et de ses valeurs. Thierry Verhelst pense « orientalement » en tant que chrétien. « Dans la perspective chrétienne, nous dit-il, l'Orient est le Christ, que les chrétiens appellent "l'Orient qui vient d'en haut". Le silence extérieur et intérieur est la condition de la survie de l'humanité et cela suppose que l'Occident retrouve son Orientation, commence à méditer. Cela concerne les agnostiques comme les croyants. Par la même occasion, il s'agit de se mettre à l'écoute de l'Autre et à l'écoute de sa propre profondeur. » Thierry Verhelst fait le pari que l'inventivité des hommes et des femmes parviendra peut-être, certes dans la difficulté et la douleur, à faire advenir un « vivre ensemble » plus juste, plus fraternel et plus spirituel.

Article paru dans la revue Sources N° 12 août-septembre-octobre

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