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À notre ami Thierry Verhelst

Hommage et reconnaissance

Le sacrement du pardon : Pourquoi ? Quand ?

Le sacrement du pardon : Pourquoi ? Quand ?

Dans l’évangile selon Saint Jean le pardon est le premier sacrement institué par le Christ après sa résurrection. Il souffla sur ses disciples et leur dit « Recevez le Saint Esprit ! Ceux à qui vous pardonnerez leurs péchés obtiendront le pardon… » (Jean 20, 23).

Par ce souffle, Christ rappelle le premier geste de Dieu lors de la création : « Il lui insuffla dans les narines un souffle de vie et cet être humain devint vivant… » (Gn 2, 7).

Obtenir le pardon de Dieu c’est recevoir la vie nouvelle, un élan vivifiant et neuf.

Pourquoi Lui demander pardon ? Parce qu’Il désire ardemment l’amour entre les humains et Lui, or nous sommes souvent éloignés, distraits, assoupis, indifférents, hostiles…. C’est le comble de l’ingratitude envers l’Ami de l’Homme et cela nous mène à des actions ou intentions mauvaises envers nous-mêmes, les autres, le cosmos et Dieu Lui-même. Par la contrition sincère nous opérons un « retournement » salutaire et tout de suite Il nous pardonne, nous remplit de son Esprit. Car le Christ est venu « non pas pour juger le monde, mais pour le sauver ».

Le sacrement du pardon est le sacrement du Chemin spirituel. Il exige un regard clair sur soi, qui permet d’avancer en voyant mieux ses faiblesses. C’est pourquoi la confession est précédée par un examen de conscience (et d’inconscience !). On dit alors au Christ, devant le prêtre qui est témoin et « le sacrement du Christ », là où en est. Sobrement et concrètement. Le prêtre représente les frères (l’Eglise) et a reçu des évêques, successeurs des apôtres, le droit d’absoudre, mais en réalité c’est le Christ Lui-même qui pardonne. La confession se donc fait devant l’icône du Christ car c’est à Lui qu’on s’adresse avant tout.

Il s’agit d’un repentir parce qu’on a offensé Dieu ou son frère, et non parce qu’on ne correspond pas à l’image qu’on se fait de soi ! La pénitence se place en face de Dieu (« Seigneur aie pitié de moi ! »), et n’est pas la honte en face de notre ego (« comment ai-je pu faire cela ! »). La pénitence c’est l’amour de Dieu ; la culpabilité c’est l’amour-propre. L’homme qui se sent coupable souffre du fantasme d’un Dieu qui pardonne difficilement : il refuse le pardon gratuit de Dieu parce qu’il ne se pardonne pas lui-même. Il n’y a place, dans ce sacrement de guérison et de réconciliation ni pour le scrupule ou le remord, ni pour l’auto-justification systématique, ni pour une moralisation légaliste qui enferment l’âme au lieu de la dilater d’amour et de joie. Ce sacrement donne aussitôt une grande joie. Elle vient de la liberté retrouvée, promesse d’une vie renouvelée. La parabole de l’Enfant Prodigue nous éclaire merveilleusement sur cette joie du pardon.

Le prêtre s’associe à cette joie, et se tient évidemment au secret total de la confession. Non seulement il est absolument discret sur ce qu’il entend, il se sait et se sent également pécheur. Chaque confession lui rappelle le chemin qu’il a à faire lui aussi. « Que pensera-t-il de moi ? » se dit-on parfois. Il ne pense rien.

L’homme a besoin de rythmes, sans quoi le désordre et le chaos menacent. Voilà pourquoi l’Eglise recommande de se confesser lors des grandes fêtes.

P. Jean-Thierry (2003)

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