Hommage et reconnaissance
30 Mars 2014
Chants et percussions du Togo pour honorer Thierry à l'occasion de la conférence d'Anne Ducrocq à Bruxelles
Mon parrainage par Thierry est vieux de plus 44 ans (de septembre 1969 à avril 2013) – un record admirable en termes de solidarité et de durée d’amitié qu’un homme puisse témoigner envers son prochain avec lequel ils n’ont pas en partage la même culture.
Toute la recherche scientifique de Feu Thierry Verhelst se base d’ailleurs sur le concept fondamental de "droit des peuples à la différence" et souligne, cependant, leur complémentarité. Notamment son ouvrage de référence "Les Racines pour vivre"/ "Roots for Live" dont la parution fut saluée, en son temps, par une approbation quasi-universelle et, en particulier, par un vibrant hommage d’éminents intellectuels engagés en faveur des déshérités de par le monde.
Malgré nos différences socio-culturelles, en apparence irréductibles Thierry m’a traité d’égal à égal avec beaucoup d’amour pendant de très longues années.
Avant ce parrainage, pendant mon enfance et une partie de mon adolescence, j’ai énormément pâti du manque dramatique de famille.
Ayant perdu tous mes parents en novembre 1961, à l’âge de 8 ans, j’ai effectivement eu une enfance et une jeunesse pleines d’indicibles souffrances et d’incertitudes que l’on ne souhaiterait à aucun enfant avant que je ne bénéficie de sa protection en 1969, à partir de l’âge de 16 ans, élève alors en première année de mes Humanités dans un collège des Pères Jésuites à Bujumbura (Burundi).
Comme je l’écrivais lors de ses funérailles auxquelles je n’ai pu malheureusement participer : par son parrainage, qui a duré un peu moins d’un demi-siècle, j’ai cessé de me sentir orphelin, un prostré et un damné de la Terre.