Hommage et reconnaissance
2 Mars 2014
«Quand je suis faible, je suis fort»
Debout dans l’épreuve
Thierry Verhelst
Anne Ducrocq
Préface de Thomas d’Ansembourg
«J’ai assisté près de Thierry et de sa famille à une danse avec la Vie. Oui, on peut mourir vivant.» Anne Ducrocq
« J’ai rencontré Thierry Verhelst et ses proches aux heures où l’or de leurs coeurs était passé au creuset. Vivant dans un centre spirituel orthodoxe en Lorraine à mi-temps, j’y suis devenue amie avec une moniale, soeur Barbara. Durant deux ans, j’ai partagé avec elle la montée de la maladie de son père – atteint d’une Sclérose latérale amyotrophique (SLA), une maladie dégénérative – et l’étonnant chemin de liberté intérieure qu’il parcourait à mesure qu’il perdait le contrôle de son corps ».
Anne Ducrocq décide de passer du temps auprès de Thierry Verhelst, « simplement, pour écouter ce que la grande épreuve apprend à ceux qui y consentent ». Elle l’accompagnera par le dialogue et l’écoute jusqu’au « Grand Passage ».
Le lendemain de son enterrement, son épouse, Roseline, lui confie les journaux spirituels que Thierry avait tenus tout au long de sa maladie. Ce livre est composé de toutes ces sources, regroupées comme autant de voyages incessants entre l’intérieur et l’extérieur, l’espoir et le désespoir.
Thierry Verhelst (1942-2013) était prêtre orthodoxe, d’origine belge, engagé au service des relations Nord-Sud. Juriste et anthropologue, son parcours l’a conduit de la Belgique à l’Inde en passant par l’Éthiopie, ou encore le Brésil. L’hiver 2010, il apprend le pire : il est atteint d’une Sclérose latérale amyotrophique (SLA), aussi appelée maladie de Charcot. Il était marié et avait deux filles. Il meurt le 25 avril 2013.
Anne Ducrocq partage son temps entre l’écriture et l’expérience spirituelle. Elle est l’auteur de nombreux ouvrages, en particulier autour des retraites spirituelles, et a publié Béthanie ou l’art de guérir (Presses de la Renaissance) ainsi que chez Albin Michel Le courage de changer sa vie (2004) et le Guide spirituel des lieux de retraite dans toutes les traditions (2009). Plus récemment, elle a publié Petite anthologie pour ré-enchanter le quotidien ainsi que Petite anthologie pour traverser les épreuves (2013).
Parution le 13 mars 2014
16 €
200 pages
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« Je ne dirige plus. Je suis. »
Thierry est un acteur de changement, engagé sa vie durant dans des projets humanitaires ou sociaux. Homme de cœur et de terrain, mari et père comblé devenu prêtre, il a eu l’occasion de rencontrer le « piège du faire », ce mécanisme compensatoire sournois qui, même sous les plus généreuses intentions (agir, contribuer, donner, organiser, prendre soin…), crée aujourd’hui tant de mal être, car il nous fait prendre notre agitation pour de l’intensité et nous éloigne donc de l’être.
« Je veux quitter mes rôles et toucher la réalité de Thierry, sans plus cravacher. »
« Nos maux sont une puissante invitation à arrêter de vivre dans le mondain, le psychique, dans un corps coupé de l’esprit »
La vie emmène Thierry dans une plongée vers l’Etre, sans ménagement, qu’il nous décrit d’ailleurs sans marchandage. Il semble que se précise pour lui, de façon aussi vertigineuse que lumineuse, tout ce dont il avait déjà l’intuition claire et qui nourrissait sa foi dans « l’autre visage ». Dans cette approche de la Lumière, il distingue inévitablement son ombre avec plus de lucidité encore :
« Je n’ai pas encore l’art d’aimer la vie telle qu’elle est »
« Je suis identifié à ma façade »
« Qu’ai-je appris de (la maladie) ? La confiance que j’ai le droit d’exister tel que je suis, sans devoir chercher à séduire, plaire, être approuvé »
« Il s’agit de tout faire avec intensité mais pas avec volontarisme. »
Au fil d’un implacable processus de démantèlement de ses attaches, sécurités et repères d’être humain, il doit abandonner l’un après l’autre les éléments de ce qu’il était et aimait dans cette vie. Il se retrouve successivement évincé des zones de confort (de plus en plus relatif) où tant bien que mal il tente, avec l’aide admirable de son épouse Roseline, de se réorganiser pour traverser l’épreuve. A mesure qu’il gagne en acuité de conscience -acuité ou plénitude - il perd et lâche la maîtrise des mouvements et gestes quotidiens jusqu’aux plus intimes, jusqu’à l’usage de la parole.
Dans ce processus, il a la dignité et la lucidité d’accueillir ce qui est :
« Notre travail de purification, ce qui doit être brûlé en nous, ce sont nos particules de non amour, indignes de participer à la vie divine »
« La transcendance commence quand on bazarde ses remparts et que l’on devient pauvre… A moi de devenir poreux à la transcendance »
Plusieurs fois il remercie la maladie, la reconnaît comme un « merveilleuse invitation à se brancher sur l’essentiel ». Il se sait dans un creuset d’éveil, passant du plomb de la dispersion, des attachements et des peurs propres à l’humain « bio psychique », à l’or de l’Un, du don et de l’abandon dans la confiance propres à l’Etre ou à Dieu :
« Un surcroît d’amour doit calciner en moi tout « superflu » »
« Ce que Roselyne et moi traversons relève de l’alchimie, d’un long travail de transmutation de la maladie en surcroît de vie »
S’affine le sens ultime de se voyage initiatique qu’est notre vie :
« Nous sommes appelés à l’excellence de l’amour sans limites »
« Quand tout s’effondre, reste le rendez vous d’amour ! »
Thierry célèbre particulièrement la conscience élargie - et j’ose dire palpable - de la Présence à laquelle il accède de plus en plus. Régulièrement il rappelle : « Dieu ne se prouve pas. Il s’éprouve ». Il s’invite et nous invite à « basculer dans l’intériorité » pour contempler l’Au-Delà de l’immédiat :
« Tout est le visage voilé d’une unité intangible »
« Si je me désidentifie de la maladie, la grâce s’engouffre. »
« Tout le travail d’un chrétien consiste à être présent à la Présence »
Et il célèbre également régulièrement l’attention de plus en plus grande portée à l’instant présent, à ce qui se vit là d’heureux ou de pénible, sans jugement. Conscient d’être choyé par l’immense affection de sa femme, de ses filles et de nombreux amis de partout, il accueille la vie dans tous ses états :
« Dieu ne peut naître en moi que si je suis entièrement présent »
« Tout bénir. L’instant présent est une chambre nuptiale »
Au long du parcours, Thierry garde vivante son âme de poète : il y puise la force - propre au poète-créateur- de transfigurer les choses. Cette image de chambre nuptiale m’enchante. L’étreinte qui s’y noue et se renouvelle sans cesse d’instant en instant, n’est ce pas celle qui unit l’Etre dans toutes ses manifestations, celle où le Souffle féconde la matière ?
« L’Emerveillement est la première porte de la spiritualité »
Là, si j’osais, je dirais que Thierry m’ôte les mots de la bouche !
Le désenchantement a fait quitter la vie de l’esprit et la pratique de l’intériorité à beaucoup de nos contemporains. Et dans le vide ainsi créé, s’engouffrent l’hyper matérialisme, la surconsommation d’un peu tout et pas mal d’addictions. Thierry fustige à l’occasion ce qu’il appelle le baratin religieux et « les appellations contrôlées ». Lui-même prenait soin de rendre son propos palpable, savoureux, proche et inspirant autant que possible pour chacun.
Par ma pratique de l’accompagnement des personnes à travers les cycles et les saisons de l’existence depuis vingt ans, j’ai pu entendre régulièrement ceci : le langage désincarné de certains religieux, une philosophie de contrainte sans vibration d’amour, ainsi que, dans de nombreux cas, une décourageante absence de cohérence entre les mots et les actes ont étouffé dans l’œuf le premier tressaillement de désir spirituel de nombre de gens. Or ce tressaillement est bien le signe de notre vraie nature, qui attend l’occasion de se réenchanter.
« Nos contemporains en Occident souffrent d’anorexie spirituelle. Pour les nourrir il faut assaisonner et rendre attayante la nourriture spirituelle qu’on leur offre »
Le réenchantement passe par la capacité à contempler la Beauté, la Joie, le Souffle en tout, dans la nouveauté comme dans le quotidien, dans les textes sacrés des différentes traditions comme dans la musique, la poésie et la nature ; ce que Thierry faisait avec aisance et simplicité, en puisant dans une érudition qui suscitait l’émerveillement. Il savait qu’aujourd’hui ceux qui cherchent vont vers ceux qui ont « une parole vivifiante ». Il en était.
Il ne se départit pas non plus de son humour, notamment lorsqu’il indique par cette image qu’un sens à trouver à la maladie et au handicap est de réveiller l’empathie et la solidarité :
« Nous (les malades et les handicapés) nous sommes comme un HOT SPOT dans un aéroport, ce lieu prévu pour ce connecter à internet ; comme un modem pour ceux qui veulent capter l’amour »
Et vous aimerez sans doute comme moi cette allégorie : « Méditer c’est ramoner la cheminée pour améliorer le tirage d’en Haut ».
En refermant ce livre, vous serez peut être comme moi à la fois interpellé, pas mal décapé et très vivifié par ce partage dans l’intimité sans fard ni bavardage avec Thierry, que rapporte avec finesse Anne Ducrocq au fil d’un beau travail de compilation de leurs entretiens, de ses carnets et courriels.
En réalisant que j’avais pris l’engagement - à la demande de Roseline et sans avoir lu le manuscrit - de rédiger la préface, je me suis senti sans voix. Devant ce dépouillement, que dire qui n’encombre ? J’avais seulement l’élan de garder au cœur sa présence et ses mots, à méditer comme un mantra. D’où l’option de le citer lui, principalement.
Vous verrez : gourmet, bon vivant, poète, Thierry chante Brel et Baudelaire, honore les rencontres et l’amitié, se délecte de la sagesse des sages de tous temps, prie et s’émerveille en chérissant sa femme, ses enfants et petit enfants. C’est un être vivant, inspiré et inspirant. Sa vie est une invitation à « ne pas mettre la lampe sous le boisseau » et à oser vivre de tout notre être.
J’achève ce texte quelques jours après Noël. En cette période où les Chrétiens célèbrent la Nativité, où dans plusieurs traditions c’est la lumière que l’on fête et où, au Nord, les nuits les plus longues invitent au recueillement et à l'intériorité, je fais le vœu que la présence de Thierry encourage chacun de nous à mettre au monde et en lumière le meilleur de soi au service de tous.
Thomas d’Ansembourg Décembre 2013
J’ai rencontré Thierry Verhelst et ses proches aux heures où l’or de leurs cœurs était passé au creuset. Vivant dans un centre spirituel orthodoxe en Lorraine à mi-temps, j’y suis devenue amie avec une moniale, sœur Barbara. Durant deux ans, j’ai partagé avec elle la montée de la maladie de son père – atteint d’une sclérose latérale amyotrophique (SLA), une maladie dégénérative – et l’étonnant chemin de liberté intérieure qu’il parcourait à mesure qu’il perdait le contrôle de son corps.
Une idée, ou plutôt un désir m’est monté : aller m’asseoir auprès de Thierry, simplement, pour écouter ce que la grande épreuve apprend à ceux qui y consentent. Quelques mois plus tard, avec Roseline, son épouse, ils m’ont ouvert grand la porte. Presque comme à une fille adoptive. J’ai de suite mesuré la chance immense qui m’était offerte d’être là, à côté de lui, à côté d’eux, et d’entendre la petite musique de la vie percer comme un crocus sous la neige.
Roseline et Thierry ont deux filles. Sœur Barbara et Nesle, mariée à Sébastien. Ensemble, ils ont trois enfants, Thomas, Marie et Bruno. On a appris à se connaître, à s’aimer. Thierry et moi discutions à bâtons rompus sur son parcours, sa façon d’entrer en dépendance et d’apprivoiser la fragilité. Nous avons fait connaissance à toute allure, il n’y avait pas de temps à perdre en bavardages et en conversations politiquement correctes, la voix allait progressivement s’éteindre. Il fallait tout se dire, tout vivre.
Je suis allée à Bruxelles quand Thierry en avait l’énergie et moi le temps. Nous conversions aussi par téléphone, mail ou via Internet, sur Skype. J’ai aussi eu accès aux échanges de mails familiaux ou encore à certaines lettres.
Le lendemain de son enterrement, en accord avec Thierry, Roseline m’a confié les journaux spirituels qu’il avait tenus tout au long de sa maladie. J’ai été bouleversée de la confiance qui m’était faite et par les chemins du cœur que j’y ai découverts.
Ce sont toutes ces sources qui sont aujourd’hui regroupées dans ce récit, comme autant de voyages incessants entre l’intérieur et l’extérieur. Autant d’univers qui se croisent. Le ton enjoué des mails de Thierry est parfois contredit par la gravité de son journal : la transformation a coûté cher et n’a pas été donnée.
Que Dieu soit béni de m’avoir soufflé le désir, un sombre jour d’hiver, d’être un témoin silencieux : j’ai assisté près de la famille Verhelst à une danse avec la Vie. Oui, on peut mourir vivant.
Puisse ce livre transmettre cela.
Anne Ducrocq
Juriste et anthropologue, infatigable voyageur, son parcours l’a conduit de la Belgique à l’Inde – en passant par l’Éthiopie, le Rwanda, le Brésil, l’Algérie et les États-Unis – et il a milité au sein de nombreuses ONG de développement. Il a témoigné de ses combats dans un livre et dans de nombreuses publications internationales. L’engagement pour les peuples les plus faibles a été pour lui un « appel » irrésistible. Plus tard, prêtre orthodoxe d’une petite communauté près de Bruxelles, il a su devenir un voyageur de l’intérieur, un compagnon et guide spirituel pour ses contemporains occidentaux.
L’été 2010, il commence à ressentir une fatigue anormale et une gêne à la marche. Six mois plus tard, en mars 2011, il apprend le pire : il est atteint d’une sclérose latérale amyotrophique (SLA), aussi appelée maladie de Charcot.
Cette maladie, « au nom si poétique », comme il s’en amuse, résulte d’un fonctionnement fantaisiste de certains neurones moteurs dans le cerveau et la moelle épinière. Elle entraîne la paralysie progressive des membres (ce sont les neurones moteurs qui signalent à nos muscles de bouger) puis de l’ensemble du corps (y compris des muscles respiratoires). Dégénérative, la SLA est une maladie rare qui touche une personne sur cent mille (le célèbre scientifique Stephen Hawking, le jazzman Charlie Mingus ou encore l’acteur David Niven en en étaient atteints). La dégradation est inexorable et elle réduit drastiquement l’espérance de vie : la moyenne est de trois ans à compter du déclenchement, même si certaines rémissions prolongées sont parfois possibles.
Pendant deux ans, la maladie poursuit son œuvre en Thierry, son grand Œuvre de vie, de mort et de résurrection. Elle n’atteint pas seulement son corps, mais touche toutes les dimensions de son être.
Extérieurement, la dégringolade biologique va vite, très vite.
Au début, il peut encore aller à pied en haut de la rue, chez la kinésithérapeute, et en bas, à la pharmacie. Sa jambe gauche – qu’il baptise Jacobine en hommage à Jacob, le patriarche boiteux après son combat avec l’ange – commence rapidement à se paralyser. Puis le bras gauche s’affaiblit. Un fauteuil roulant mécanique, devient indispensable. Il prend celui de Rosette, sa belle-mère. Il le surnomme merkabah, du nom du char du prophète Élie dans le livre d’Ézéchiel.
Tout au long de la maladie, il nomme les choses pour les regarder dans les yeux, bien en face, avec une philosophie profonde et bohème. Mettre de l’humour dans le quotidien est pour lui une façon d’arriver à rire de tout, ou presque. Le rire cache les peurs, il les tire aussi vers le haut.
Ce sera enfin, quelque temps plus tard, un élévateur intérieur pour l’escalier – sa « papamobile » – ou encore une chaise roulante électrique très performante, sa « Maserati ».
Des douleurs ? Au début, il n’en ressent pas particulièrement, si ce n’est la nuit où, faute de pouvoir bouger, il souffre du syndrome des jambes impatientes. Toutes les deux heures environ, on doit remuer ses jambes engourdies. « Je n’ai pas encore de souci au niveau de la respiration », confie-t-il quelques mois plus tard au quotidien La Libre Belgique[1], d’une voix pourtant très étouffée. « En revanche les muscles intercostaux sont affaiblis et, mes cordes vocales ne recevant plus assez de souffle, ma voix est donc éraillée. »
Intérieurement, pourtant, il est en train de « guérir ».
La souffrance devient lieu de passage. « J’apprends à vivre avec le mal en basse continue, comme dans la musique baroque… » La fragilité qui lui est tombée dessus l’amène à devenir ce qu’il n’arrivait pas à être dans la force.
Visité par la maladie, il entre dans la mystique du Serviteur Souffrant. À la suite du Christ, il s’efforce de dire : « Ma vie, je la donne, on ne me la prend pas. » Les murs de sa maison deviennent une clôture monastique…
En quelques mois vertigineux, son corps cesse progressivement de répondre. Le voyageur ne bouge plus de la rue du Pinson. Immobilité progressive et forage au cœur : tout se passe désormais à l’intérieur. La fe solo basta (« la foi seule suffit ») : il en fait une attitude de vie, une vibration.
Chaque jour il apprend à devenir dépendant, à recevoir, à voir ce que la vie lui donne et non ce qu’elle lui ôte. Ses mois sont comptés et la joie, loin de reculer, s’avance et s’approfondit. Une joie inconditionnée qu’il n’avait jamais soupçonnée.
Après une vie qui se voulait penchée sur les plus démunis, Thierry, consentant, prend son tour dans la cordée. En face de son lit, il a posé une enluminure « programmatique » : « À tout je dis OUI ». Tout est dit, la direction de sa fin de vie est donnée.
Le récit qui va suivre est un hommage, sous forme d’éclats de vie. C’est le portrait d’un homme de plus en plus unifié, d’un homme qui se laisse faire par sa fragilité, dans un grand « oui » à la Vie, d’un homme qui apprend à se laisser aimer pauvre comme il est. Une leçon de vie et de mort. Un témoignage sans bavardage. Place à l’épure, à la simplicité et à la joie imprenable.
Le jour de son enterrement, le 29 avril 2013, a été celui d’une fête, d’une promesse. Comme le dit une chanson de Félix Leclerc, un poète canadien qu’il aime tant : « C’est grand la mort, c’est plein de vie dedans »
Tu es mon serviteur, je t’ai choisi
Isaïe 42,1
[1]. Septembre 2012.
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